Bodega + corrida = féria

Il y a des rendez-vous dans l’année qui me tiennent à coeur. Je ne peux malheureusement pas tout le temps les honorer : la fête des lumières à Lyon, une semaine mi-juillet encore à Lyon, aller voir les alpes en février aux Carroz et mi août : la féria de Béziers. Je ne dirais pas que je suis un habitué mais je connais très bien la région pour y avoir passer toutes mes vacances d’été enfant (comme tout bon lyonnais) et pour avoir quelques racines dans le coin.

Cette année j’ai donc été au rendez-vous avec cette grande fête populaire, ma 5ème participation si je compte bien. Alors je vous rassure tout de suite : je n’avais pas de moto là-bas et je n’avais pas 7 degrés d’alcool dans le sang. Résultat je n’ai rien à voir avec les 2 tragédies (bien débiles) qui ont eu lieu cette année à la féria : un mec tabassé à mort parce qu’il regardait de trop près une moto et un autre, qui s’est sifflé un bouteille de Pastis. Sans eau. Des tragédies qui arrivent malheureusement tous les week-ends à la sortie des boîtes de nuit. Bref passons ces tristes nouvelles pour essayer de nous plonger dans ce bouillon de fête bien sympatoche.

Il doit exister une trentaine de férias en France, même si le mot féria recouvre différentes formes de fêtes en fonction des villes, de la fête taurine à la fête religieuse. L’idée principale, cela ne vous aura pas échappé, c’est faire la fête. Celle de Béziers est bien connue même si elle est moins monstrueuse que ses cousines de Bayonne ou de Nîmes. C’est quand même plus d’un million de personnes qui viennent de faire la fête dans les rues des Béziers pendant 4 jours (le week-end précédant le 15 août). Ca en fait des pintes…

Le plus sympa c’est quand on commence à avoir ses petits repères et qu’on sait plus ou moins où aller. Plus ou moins, parce que les lieux changent d’année en année. Les ultras de la féria, les locaux, vous diront que la « vraie féria » se passent autour des arènes. C’est là que les restos et bodega vous proposent les meilleurs plats (plutôt genre familiaux les plats), c’est aussi là que les meilleurs bodega privées vous ouvrent leurs portes (ou pas, puisque les videurs à l’entrée sélectionnent). Les moins ultras vous diront aussi qu’il est bien sympa d’aller faire un tour dans les ruelles du vieux Béziers, de se balader sur les allées Paul Riquet et d’aller voir un bout de concert sur la place devant la cathédrale. La féria, c’est un peu comme un salade, vous pouvez la composer au choix !

Qui dit arènes, dit taureau. Qui dit taureaux dit corrida. Qui dit corrida dit débat. J’ai assisté à ma 2ème corrida dans ces belles arènes de Béziers. La corrida c’est d’abord tout un décorum : des costumes, des rites, un orchestre pour rythmer la corrida, des gestes techniques… tout est codifié. Bien sûr pour les néophites que nous sommes difficile de tout comprendre avec les seuls « oooooh », « ahhhhh » ou sifflement de désapprobation du public connaisseur. Au delà du décorum et de cette culture de la corrida, il y a cette danse, ce ballet assez magique que nous offre le torero avec son taureau. 500kg de muscle et de puissance qui frôle le torero à chaque « olé ». D’ailleurs souvent, le torero touche le taureau, le caresse à son passage. On ne peut être que subjuguer par cette danse.  Mais je n’arrive pas à me résoudre à faire de la mort un spectacle. La bête se bat pour survivre, l’homme tue pour le spectacle. Ce décalage me laisse un goût amère. Et la petite bière que je prends sur les gradins, au soleil, a bien du mal à passer. Alors je ne milite pas contre car cela fait parti de traditions, d’une culture. Je ne me sens pas assez bien placé pour dicter aux gens du sud la façon de gérer leurs coutumes. Mais pour ma part, c’était ma dernière corrida.

Par contre ce n’est pas ma dernière féria : ces rues qui s’enflamment, ces bodega où le rosé coule à flot, cette ambiance qui fait qu’on a envie de parler avec un peu tout le monde (bon parfois un peu tout le monde n’a pas tout à fait envie de parler avec vous mais passons), cette chaleur qui fait qu’à 3 heures du mat vous êtes bien en t-shirt (ça fait longtemps que ça ne m’est pas arrivé à Paris)… tout ça vous donne des centaines d’images et de souvenirs que vous avez envie de retrouver le plus vite possible. Rendez-vous en 2013…

Jeff - Vol 714

Vraiment bien écrit par Jef.

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1 thought on “Bodega + corrida = féria”

  1. WITTERS

    A la dernière Feria de Béziers on avait les mêmes lunettes !! Habitant dans le sud, fan de feria, ma préférée est celle de Béziers et effectivement je dirai que l’ambiance la plus sympa est autour des arènes… Agence réceptive en Languedoc, j’organise des séjours et des excursions dans notre région et la feria de Béziers est pour moi un « incontournable », à vivre absolument, parce qu’on se laisse plonger dans l’atmosphère du sud…

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