Voyage au Yunnan ou la quête de Shangri La

Bienvenue sur mon carnet voyage au Yunnan (Chine).  Sac sur le dos, je suis parti de Kunming et sa forêt de pierre pour rejoindre ensuite par avion, Jinghong, l’extrême sud de la Chine à la frontière du Laos.

Ensuite un long chemin pour remonter vers le nord ouest, en direction du Tibet. Marche à pieds, bus, bus de nuit, taxi… nous sommes arrivé à la jolie petite cité de Dali, puis Lijiang, les gorges du tigre pour terminer à la mythique Shangri La (Zhongdian en fait).

Je vous propose de suivre mon voyage au jour le jour, à travers les bouts d’articles que j’ai écrit sur place.

La carte du périple :

L’Empire du milieu était un immense empire, la Chine est restée un pays gigantesque, habitée par des centaines de millions de personnes, des milliers d’éthnies…alors pensez vous 3 semaines pour aller voir tout le monde c’était compliqué.

Xian, Hangzhou, Suzhou était prévu pendant mes 10 jours à Shanghai mais avec Ka nous sommes partis à l’aventure dans l’extrême sud de la Chine, dans une province grande comme la France, le Yunnan.

Cette aventure est en fait une quête, celle de la mythique Shangri La.

Ce nom, c’est le nom de LA ville asiatique rêvée par James Hilton dans son roman Horizons perdus (1933)…une sorte de paradis asiatique encrée dans l’imaginaire occidental du début du siècle, perdu entre le Tibet et les rizières du sud de la Chine.

Curieux de ce paradis perdu, je commençais ma quête de Shangri La par la porte du Yunnan, Kunming…

Le voyage dans le Yunnan commence mal

« Pour partir à l’aventure, il faut partir ». Vieux dicton du sud de la Chine du XIIIeme siècle qui s’applique à merveille ici.

Mardi 30 janvier au matin.

Timing serré mais bien ficelé: on passe à l’agence pour organiser nos trajets et après direction l’aéroport.

La fille de l’agence malgré des lunettes assez strictes est bien sympa (j’ai échangé notamment avec elle des onomotapees aux sonorités chinoises tout à fait charmantes).

Après moultes rigolades et autre « nihau », nos billets pour partir de Shanghai et y revenir étaient bookés (délestage au passage de quelques 380 euros); aller, on perd pas de temps, on prend le bus direct pour l’aéroport international de Shanghai, Pudong. « on est bien, on est bien » disais-je d’un air détendu et réjouit à mon condisciple.

On arrive pile poile 1h avant le décollage, du bon boulot !

On recherche la porte de check-in sur les écrans.

Impossible de trouver notre vol.

Aaah ces chinois décidément l’organisation… on se renseigne. On nous indique le bon bureau. Je pose mon bagage sur le tapis roulant, on présente nos passeports.

Un dernier « on est vraiment bien là  » et… Buddha nous choisit un autre destin (trop simple pour eux c’est surement il dit).

Vous savez ce genre de truc qui vient de nulle part, auquel on ne pense pas, un peu comme au théâtre le fameux « deus ex machina »

L’hôtesse de l’accueil dit a mon ami une phrase en chinois (oui il parle chinois) : à la tête de ce dernier, je comprends que la phrase « on est bien » vient de perdre toute sa valeur positive.

Nous nous sommes juste trompés d’aéroport.

Et j’ai envie dire, c’est là que c’est bon.

L’aventure a finalement commencé avant de partir: impossible de se rendre en moins d’1h à l’aéroport de Kansai (l’ancien aéroport international de Shanghai).

Nous parvenons à changer nos billets sans surcoût pour le soir même. Je ne vous parlerais pas de la fouille complète de mon bagage le soir même, de l’oubli de nos passeports au guichet du check-in ce même soir,non, vous ne me croiriez pas, pour une seule journée, surtout la 1ère de ce périple, c’est trop. Ce soir là à notre arrivée à Kunming, capitale du Yunan, je ne vous cache pas notre joie, constatant que Buddha avait fini par accéder a nos voeux et nous laisser partir!

Bienvenue au Yunnan !

La Cité de l’Eternel Printemps et sa forêt de Pierre

Nous voici donc arrivés à Kunming, la porte d’entrée du Yunnan.

Pas super accueillante la ville : le gris du ciel se conjugue avec un froid glacial (1800 m d’altitude déjà).

C’est pourtant la « Cité de l’éternel printemps » mais manifestement le printemps a préféré aller se coucher à notre arrivée…

La ville est quelconque avec un centre très moderne.

Notre timing assez serré ne nous octroie que 2 jours ici… impossible d’aller voir les « monts de l’Ouest » , le temple d’Or… notre objectif unique sera Shilin, la forêt de pierre.

Shilin, la forêt de pierre

Assez ahurissante…26 000 ha de rochers ciselés par le temps, l’érosion de la mer jadis présente… nous nous sommes d’ailleurs un peu perdu et parfois il nous a semblé reconnaître quelques formes, comme un clin d’oeil de la nature (quand même Homer Simpson, fallait le faire !).

Shilin, la forêt de pierre kunming Homer Simpson en personne est passé par là, un portrait est là pour témoigner
Shilin, la forêt de pierre kunming

Nous sommes le 01/02/07 à Kunming (Yunnan, Chine)…

Dans notre timing de périple assez serré, nous décidons de partir un peu plus tôt de Kunming pour Jinhong, à l’extrême sud de la Chine, a la frontière avec le Laos et la Birmanie.

A 1800m, le font de l’air était frais et nous étions tout content d’aller prendre un petit bain de chaleur au sud.

En se levant ce matin a Kunming, Buddha avait eu l’heureuse idée de sopoudrer la matinée de neige.

kunming

La demoiselle de l’hôtel nous expliqua que c’était très rare et que nous étions chanceux.

C’est un point de vue.

Bref content de partir vers des cieux plus cléments.

Nous arrivons à l’aéroport (il n’y a qu’un aéroport à Kunming, donc pas de risque ratage débile). Il neige encore.

On passe le point de contrôle et nous prenons un de ces bus gigantesques qui nous emmène à l’avion. J’avais presque envie de dire « on est bien » mais je me suis retenu vu la chance qu’on avait eu la dernière fois.

Et puis le bus roule, roule fait même un grand tour. « Tiens sympa, un petit tour de l’aéroport avant de partir ». « Ah tient on est revenu à la porte d’embarquement ».

Je lève les yeux au ciel en demandant à Buddah ce qu’il nous avait mijoté ce coup ci.

Et bien figurez vous que Happy Buddah (ça sera dorénavant mon Buddah de référence, chacun son Buddah), n’avait pas seulement balancé un peu de neige à Kunming mais il avait rendu inopérable l’aéroport de Jinhong !!

Notre petite ville du sud, notre province chinoise subissait un des temps les plus pourris de son histoire millénaire (j’exagère peut être un peu).

A l’heure qu’il est je patiente à l’aéroport depuis 1h et demie, entre les enfants surexcités qui courent de partout, les annonces en chinois qui s’enchaînent annonçant des retards pour de nombreux vols…

L’aventure c’est l’aventure !

kunming

Les vacances à Jinghong

Oui c’était les vacances à Jinghong. Contrairement à ce qu’on craignait en partant de Kunming, en allant à l’extrême sud de la Chine, nous avons rejoint les températures chaudes de l’Asie du sud est.

Un petit 15 degrés suffisait à mon bonheur : on se balade en polo, on prend des déjeuners en plein air… non les vrais vacances !

Mais la bonne température s’accompagnait d’une autre chaleur, celle-là humaine, celle des locaux.

Dès mon arrivée dans cette petite ville charmante, j’avais l’impression d’être à la « maison », d’être juste bien.

Etrange sensation à 10 000 km de chez moi… l’Asie du sud est, ses visages, ses paysages ont un effet sur moi inexpliqué.

La cuisine aussi me ravissait : BBQ sur les bords du Mékong, plats sympas…

Ca c’était à notre arrivée mais la journée et demie supplémentaire prévue dans le coin allait nous réserver quelques découvertes et des rencontres riches. Dans notre quête de Shangri La, c’était un voyage dans le voyage.

Ah…les BBQ du bord du Mékong à Jinghong, à ne pas manquer !

barbecue mekong

Les éthnies font leur show

Ce n’est pas les perturbations techniques (plus de visionneuses disponibles sur Vol714, Casa-4-u off line) qui vont m’empêcher de continuer à parler voyage…

Avant de vous faire découvrir les villages tout autour de cette ville de Jinghong, je vous emmène au spectacle.

Oui à Jinghong les ethnies font leur show.

A la révolution culturelle, le pouvoir voulait gommer ces différences, toutes ces ethnies qui se sont souvent battues (dans le sang) pour survivre et garder leur identité.

Aujourd’hui la Chine reconnait comme une richesse cette diversité culturelle et en fait un argument touristique pour ces millions de chinois qui ont droit à quelques journées de vacances.

Ce spectacle est plutôt donc destiné aux chinois aux goûts il faut le dire assez différents des nôtres, des goûts qu’on peut considérer parfois (remarquez toute ma prudence) comme un peu « beauf » ou un peu kitch… ce que ce spectacle alliant chant, chansons, balais, poésie aurait pu être. Que nenni mon ami !

Bien sûr il y eut des passages moins intéressant que d’autres mais j’ai été, il faut bien le dire, charmé par ce spectacle et tous ces tableaux, ces légendes, ces costumes rencontrés ce soir là. Vous en avez ci-dessous un petit aperçu.

Balade dans les rizières

Les balades à pieds nous emmène rapidement dans les rizières ou dans de petits villages où les rencontres avec les villageois se font facilement avec sourires et curiosité partagée.

Notre petite guide nous emmène en taxi à travers sa région, ses villages, là où elle a grandi.

Nous passons de villages en villages dans ce paysage vallonné où les paysages de rizière s’alternent avec les collines où l’on cultive le thé Puer, thé que l’Empereur lui même faisait venir jusqu’à sa capitale, à l’autre bout de la Chine (Beijing est au nord).

Elle nous introduisait auprès des villageois qui étaient visiblement très content d’échanger un peu avec des occidentaux.

Thé chez l’habitant, sourires partagés, vente d’artisanat local… bref je rencontrais (enfin) des chinois plus accessibles et accueillant que les citadins de la mégalopole Shanghai.

Sur cette route qui colle au flan de colline, nous sommes entourés de villages Hani, ethnies arrivées un peu plus tard que les autres (et oui pas de chance!) dans le coin et qui n’a eu que pour seules terres cultivables que ces flancs de coteaux.

C’est l’occasion aussi pour nous de découvrir de petites temples aux 1001 légendes décrites en bande dessinées sur les murs du temple.

Bon, impossible de vous retracer toute la légende, l’âge se faisant (…) ma mémoire est totalement déficiente (bon en plus c’était un peu compliqué!).

Outre les bons moments que j’avais passé dans le ville, je rencontrais la Chine profonde !

Même si nous n’avons pas eu le temps de rentrer dans la jungle pour aller surprendre quelques éléphants sauvages, même si nous n’avons pas pu donner suite à toutes les rencontres (ah les danseuses du balais des ethnies), ne pas venir au fin fond de ce sud aurait été une belle erreur !

2020 : j’ai manifestement fait un saut dans mon récit, et il manque les récit de mes séjours à Dali, Linjiang et ma viste des gorges du tigre. 

Au bout du voyage

Au bout Au bout du voyage, je suis au bout du périple.

Mais ce n est pas seulement une date synonyme de retour a la casba. Non.

C’est d abord au bout de soit même à commencer physiquement.

On est bien évidement loin des expéditions du XIXème ou des mois de voyage des backpackers anglo-saxons que je rencontre.

Mais après 3 semaines d’aventures en terres chinoises, le corps envoie quelques signes de  » quand est ce qu on rentre »: l’estomac réclame un steak saignant avec des frites, les jambes une journée de repos complété, le cerveau un bon dvd de Stars Wars et ne plus réfléchir à où dormir, où manger etc…

Mais c’est un des challenges : sentir nos limites, aller un peu plus loin que d’habitude.

Là je le sens bien, après une nuit blanche pour cause de fromage de Yak pas frais, une température se cherchant entre 5 et -5, une altitude (plus de 3000 m) ne facilitant pas vraiment les dépenses d’énergie, je le sens bien que le retour à la mère patrie me fera du bien.

D’ailleurs un autre des plaisirs du voyage c’est le retour : partir pour mieux revenir, pour voir que chez soit c est pas si mal.

La boucle est presque bouclée : je repars du Yunnan avec des images plein la tête et plein la carte mémoire, des rencontres avec lendemain, des sourires et des poignées de mains chaleureuses mais avec la puissante envie de donner un coup de boost à mon quotidien Français (du style bonnes résolutions de la nouvelle année).

Je disais presque bouclée car je n ai pas encore trouvé Shangri La, celle que j ai dans la tête, celle que j’irais cherché d’ici quelques temps peut-être en Chine, au Cambodge ou ailleurs en Asie.

A lire : la quête de Shangri-La qui m’a emmené en Chine et au Pakistan

Quand y en a plus…

… Y en a encore ! Hier soir a Shangri La je voyais le bout du voyage, un peu las.

Dans notre parcours une escale d’une après-midi « tait obligatoire pour notre retour à Shanghai.

Au final ce fut une vraie chance de terminer notre périple par un rayon de soleil.

Tout d’abord par le vrai soleil qui illumina la ville naxi toute l’après midi : déjà un gros changement par rapport a la veille.

Et puis à Lijiang nous avions lié connaissance : Ka avec les tenanciers de la guest house, qui furent d excellents conseils et sur lesquels nous pouvions compter et moi avec Shasha, la boss du resto Le cafe Rembrandt qui a joué pour nous le guide du Lijiang insolite : marche local, petite rues tranquilles sans shopping ni meutes de touristes.

Un vrai bonheur cette après-midi !

Notre au revoir au Yunnan s’est donc fait avec un grand sourire et le regret de ne pas avoir 2,3 jours de plus (pas trop non plus car le steak saignant de la brasserie St Cyr m’attend).

Les deux vidéo qui retracent ma quête de Shangri La

2 thoughts on “Voyage au Yunnan ou la quête de Shangri La”

  1. […] authentique, mieux vaut se payer un séjour à Venise (la vraie) ou découvrir les richesses du Yunnan si vous aimez la Chine. Mais si vous êtes dans la région et que vous voulez en avoir plein les […]

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