La chorale de Banteay Kdei

A Siem Reap, la réceptionniste de l’agence de voyage nous a offert de larges morceaux de chocolat Côte d’Or, celle de l’hôtel a avoué nous trouver beaux et les enfants qui harassent les touristes dans les temples d’Angkor pour vendre des boissons fraîches ou des T-shirts à un dollar, nous ont offert des bracelets et des dessins griffonnés au dos de leurs cartes postales invendues ou sur des pages arrachées de leurs cahiers d’écolières.

 

Leur journée avait été mauvaise, elles étaient fatiguées de répéter sans cesse les mêmes phrases en français, anglais ou japonnais.

Elles n’avaient pas huit ans et elles voulaient jouer. Mais la journée se finissait et nous étions sûrement leurs dernières proies.

Elles ne nous ont pas quitté d’une semelle pendant toute la visite du temple. Elles ont joué de toutes leurs armes : armes des femmes (dérisoires armes quand on est une fillette), d’enfants (mais nous aussi nous avons été enfants) ou de vendeuses (mais au jeu du petit escroc-à-touristes, les enfants de Louxor sont bien plus redoutables).

Droit dans nos principes républicains : la place d’un enfant est dans une école, pas dans la rue ni dans un temple, nous ne leur avons rien acheté. Nous leur avons parlé, nous avons rigolé mais nous n’avons rien acheté.

Pour nous elles ont chanté en choeur et en français Il Etait Un Petit Navire. Pour nous elles ont souri sur les photos. Jef y a gagné son surnom de Happy Buddha. Et moi ma boite à souvenirs s’est enrichie des dessins des fillettes de Banteay Kdei.

Sylvain

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