Je voulais faire un article pour résumer toutes nos étapes sur le canal du midi mais non… j’ai plutôt envie de vous faire goûter, étape par étape, article par article, ce parfum du Languedoc Roussillon, ces petits villages, ses rencontres… à commencer par Capestang. Une étape incontournable. Déjà le port de plaisance est idéalement situé : de la place, à 5 min à pieds du centre du village, ça part bien.
Ensuite Capestang a plusieurs siècles d’histoire(s) passionnante(s) derrière lui. Ayant fait fortune grâce aux étangs salants l’environnant, le village devient un vrai bourg au XIIIème siècle, son apogée avec la construction de la collégiale Saint Etienne. Un chantier titanesque sous la houlette de Maitre Deschamps architecte de la cathédrale de Narbonne. Tellement titanesque qu’il ne fut jamais achevé, la peste noire et la crise économique de la fin du XIIIème étant passées par là. Mais elle n’en demeure pas moins magnifique et gigantesque, surtout pour un village de cette taille aujourd’hui.
Les architectes avaient manifestement prévu d’aller plus loin…
Les maîtres de l’époque qui ont donné toute sa puissance au bourg sont les évêques de Narbonne qui non content d’avoir ordonné la construction de la collégiale s’emparent du château du coin pour l’agrandir. Aujourd’hui une partie de la façade est détruite mais une fantastique peinture murale dans la salle du banquet subsiste (ne la loupez pas !) et puis Louis XIV est passé par là. Alors si le roi soleil est passé par là…
Après ce voyage dans le temps, il était pour nous de reprendre quelques forces.
Petite place, des platanes, un serveur débile, du bon Pastis… on était bien Tintin.
Avant de mourir de faim, nous décidâmes de partir à la recherche du resto qui tue, en évitant la brasserie de la place, qui ressemblait plus à une usine à touriste qu’autres choses. Petite balade, trouvera, trouvera pas… le suspens est insoutenable et puis les portes du paradis apparurent. La table du vigneron. Au coeur d’une authentique demeure viticole, la maitresse des lieux, Marie Cros, jette un rapide coup d’oeil à sa montre. Nous sommes encore un peu à l’heure parisienne et à 9h30 pas évident de se faire accepter. Le feu vert est donné, on s’installe. Cuisine authentique, vin du domaine familial Cros-Reboul (1612 pour la 1ère bouteille…), terrasse à l’ombre des platanes… on est vraiment bien Tintin. Et puisqu’on est dans l’authentique, en fin de soirée la patronne s’assoit à notre table pour nous demander si tout va bien. Le contact facile, Marie, nous raconte un peu son histoire (ses aventures parisiennes, la reprise du domaine et du resto) et nous lui racontons aussi un peu les nôtres. C’est l’une de mes plus belle rencontre sur le canal. Le temps dure longtemps. Mais tout le monde n’est pas en vacances, derniers arrivés, derniers repartis, les employés déjà partis, nous refermons les portes de la Table des Vignerons tout doucement pour ne pas réveiller le village.
Enchanté par ce bon moment et ce bon vin rouge, nous déambulons dans ce petit village aux veilles pierres plongé dans un sommeil profond. Une villa dont les habitants sont partis depuis longtemps nous fait de l’oeil, des ombres se faufilent dans les rues médiévales… Capestang est magique la nuit !
Prochaine étape : Le Somail !
[…] Capestang ne fut donc pas notre seule étape, loin s’en faut ! Et oui la liberté donnée par le bateau vous permet un arrêt pour un resto sympa, un paysage superbe, ou le port de plaisance qui vous semble parfait pour passer la nuit. […]