Suite de mes dimanches « passer le périph ». L’Ile-de-France regorge de trésors. Le château de Vaux-le-Vicomte dans le sud fait parti des plus beaux. Ca fait longtemps que je voulais aller découvrir la petite maison de Nicolas Fouquet. Non rien à voir avec le resto des Champs Elysées. L’histoire de Fouquet est liée à son château. Il en est peut-être même le symbole. Petite visite dans la vie de Nicolas Fouquet et son château.
Le ministre soleil
Nous sommes en 1653. Nicolas Fouquet a gravi toutes les marches du pouvoir. Il est resté fidèle au roi pendant la Fronde, il a bien manoeuvré, profité de quelques coup de chances. Il est au top de sa carrière. Il est le surintendant des finances (l’équivalent de notre ministre) du tout jeune roi Louis XIV. Et il vient de se payer un petit bout de terrain, pile poile entre le château de Vincennes et de Fontainebleau, deux propriétés royales. Le mec sait ce qu’il fait. Il fait raser le petit village de Vaux, détourne une rivière et lance les travaux. Alors que Louis XIV n’a pas encore mué, Nicolas est déjà un petit roi soleil.
La team de Versailles
Car Nicolas a réuni une petite team pour construire sa masure : Louis Le Vau, 1er architecte du roi, le peintre Charles Le Brun, fondateur de l’académie de peinture, le paysagiste André Le Nôtre, contrôleur général des bâtiments du roi et le maître-maçon Michel Villedo. La petite team je vous dis. Cette même team qui s’occupera de Versailles quelques années plus tard.
C’est qui le patron ?
10 ans plus tard, Nicolas fait la fête. Et il fait bien la fête. Il invite le roi qui depuis s’est trouvé une copine officielle et toute sa cours. 1000 couverts, feux d’artifices, spectacle d’eau… Molière est même de la partie avec sa nouvelle pièce, les Facheux. Le château de Vaux-le-Vicomte est ze place to be. Et Nicolas Fouquet est le patron.
La fête de trop
Oui mais voilà faire de l’ombre au king, ce n’est jamais bon. Surtout quand on pique dans la caisse depuis quelques années, qu’on s’est carrément construit une petite flotte de guerre dans son île de Belle-Ile et que Louis XIV veut devenir le monarque absolu, le plus grand roi de France, le roi soleil. Bref mauvaise pioche pour Nicolas qui va finir sa vie en prison en Italie. Mais qui nous laisse en héritage ce joyau de l’architecture classique du XVIIème. Merci Nico.
A la chasse aux oeufs
Pour ma part, en 2015 donc, je suis allé à la chasse aux oeufs dans les jardins de Le Nôtre. On a trouvé que ça serait mieux que les trottoirs de Belleville pour le petit. Après une grosse demie heure de queue, nous finissons par batifoler dans les écuries puis le jardin.
Le château est vraiment superbe : un équilibre remarquable de lignes, de perspectives, de pierres, de pelouse, de bosquet. Un repos pour les yeux, une oasis de bon goût. Nous avons décidé de ne pas passer par la case « intérieur » du château : je suis moins touché par les meubles et les peintures et mon petit a une capacité de concentration et maîtrise peu compatible avec une véritable visite de musée.
Par contre nous n’avons pas oublié les oeufs. Lui non plus d’ailleurs. Même si Léonidas et l’organisation du château avait bien fait les choses, on a préféré zappé la petite queue supplémentaire de 30 minutes qui nous tendait les bras. On a caché nos propres petits oeufs dans les bosquets de Le Nôtre. Et el bambino s’est régalé.
Pour ne rien vous cacher, je reviendrais à Vaux-le Vicomte pour leur soirée aux chandelles. Un excellent concept que j’adorerais tester…