Nous y voilà. Des mois que je voulais découvrir ce nouveau temple de la musique. Des années que je voulais écouter un concert de musique classique. Nous y voilà au Philarmonie de Paris. Je travaille depuis plusieurs années porte de Pantin. Autant vous dire que je l’ai vu partir de rien le vaisseau spatial de Jean Nouvel. D’ailleurs pour être franc je ne l’ai pas vu arriver non plus : alors que le bâtiment était terminé, je pensais que la construction en était à la moitié.
Une architecture ultra contemporaine
La bâtiment ne laissera personne indifférent. Du périph on ne peut pas le louper et la question que j’imagine la plus récurrente est : « mais qu’est ce que c’est que ce truc là ! ». Une architecture contemporaine sans concession : des lignes brutes, des angles, ave encastré au milieu une sorte de bouillon (de culture) tout en arrondi, comme une mélodie enfermée dans ce carcan de béton et de fer. Le coin supérieur droit devait recevoir des inscriptions au laser : programmation, annonces, on devait le voir de loin mais aussi du périph. Je trouve l’idée excellente, malheureusement ça n’a pas l’air d’être encore en place.
La Philharmonie vaut le voyage à elle toute seule si vous êtes de Province et Paris propose l’une des plus importantes offres hôtelières au monde. La Philharmonie est située au nord-est de Paris, vous pouvez soit opter pour un hôtel au centre de Paris et prendre la ligne 7 du métro jusqu’à porte de Pantin (comptez une vingtaine de minutes à peine du centre de Paris) ou bien vous offrir une petite nuit tout proche de la Philharmonie. Campanile a plusieurs hôtels tout près par exemple.
Jean Nouvel, papa contrarié
Les lumières de la ville mariées aux lumières du Philarmonie donne une ambiance toute particulière au lieu. Si il ne fait pas trop de vent, on est un peu en hauteur, on y reste volontiers pour admirer cet atmosphère. Je vous disais que l’affichage laser n’est pas en place mais pas mal de choses ne sont pas en place. Outre les petites cicatrices de jeunesses avec ici ou là des travaux qui continuent, on a été totalement dérouté par la signalitique et les voies d’accès. Car au Philarmonie tous les chemins ne mènent pas à Rome. Pour aller au restaurant le Balcon, c’est une petite aventure. Pour sortir de la Grande Salle, ça l’est aussi. J’imagine qu’une fois qu’on est familier avec les lieux, c’est autre chose mais pour une première expérience c’est spécial.
D’ailleurs Jean Nouvel n’a pas l’air très content du résultat. Il a porté plainte contre la Philarmonie pour la réalisation du bâtiment : elle ne respecte pas ses plans selon lui. Il a été débouté. Ceci étant dit, il faut rendre hommage au culot et la liberté de la Mairie, de l’architecte et de toutes les parties prenantes pour avoir lancé un tel navire très contemporain. Qu’on aime ou pas, ce bâtiment participe à l’identité culturelle de Paris et la renouvelle (jeu de mot inside). Cela me rappelle un peu le centre Georges Pompidou dans les années 70 (j’étais pas né hein) même si il y a eu bien moins de polémiques pour la Philarmonie.
Mais la Philarmonie, ce n’est pas seulement de l’architecture, c’est aussi et peut-être surtout, de la musique. En l’occurrence Casse-Noisette de Tchaïkovski interprété par l’Orchestre de Paris avec à la baguette Jonathan Darlington. Nous voici dans l’antre du vaisseau, le coeur du bâtiment.
Mon premier concert de musique classique
On sent tout de suite l’atmosphère particulière d’un concert de musique classique. Tout en subtilité. Dans l’attente de l’évènement. Les courbes qui découpent la salle entre les différentes catégories de sièges vous plongent déjà dans un univers d’ondes, d’ondes de musique. L’accoustique est incroyable : on entend une page qui se tourne sur la scène.
Pour le concert, j’ai prévu d’en parler plus longuement sur Vu Sur Scène mais je peux vous dire que le Tchaiko, et l’orchestre de Paris m’ont fait voyager loin. Au temps de cette petite fille allemande du XIXème et de son rêve de Casse-Noisette. La puissance des cuivres, la douceur des harpes, la mélodie des violons… plusieurs jours après la musique habite encore ma petite tête. Magique je vous dis.