Il y a deux choses qui m’ont frappé lors de mon petit week-end dans le Périgord : il y a 17000 ans c’était un sacré repère d’artistes et dans la région on a un goût certain pour la vie de château. Châteaux, jardin à la française, superbe cloître médiéval, la vie de château périgourdine en 3 étapes !
3 châteaux
Qu’on aime vivre la vie de château, je peux comprendre mais à ce point là il me fallait un petit point historique : nous sommes donc dans le Périgord qui fait partie de l’Aquitaine. Et l’Aquitaine, dans le genre histoire agitée, on ne fait pas mieux : territoire anglais (merci Aliénor), terrain favori pour la guerre de 100 ans, guerre de religions, terres de cathares… bref de quoi bien s’amuser durant les siècles et autant de raison pour se protéger et avoir un maillage administratif important donc beaucoup de châteaux. Mais vous vous doutez que chaque château a son histoire, voici 3 cas bien différents.
Le château de famille : Puymartin
C’est une drôle de sensation que vous avez quand vous visitez le château de Puymartin : vous découvrez autant l’histoire de France que l’histoire de la famille. A Puymartin c’est d’abord une histoire de famille. Celle de Raymond de Saint-Clar qui au XIVème reprend ce château à l’abandon. Nous sommes en Aquitaine, une région qui a longtemps était anglaise, dont ce château. Je vous passe les quelques siècles qui suivent, le site du château les raconte beaucoup mieux que moi.
Nous avons eu l’honneur de faire la visite du château avec l’héritier de cette famille qui a réussi à travers les siècles à garder son château. Et c’est tous les souvenirs de famille qui ressortent en passant de pièces en pièces, d’escalier à vis en cabinet de curiosité, de donjon en terrasse.
là c’est le visage d’un aïeul qui a été pris pour peindre le visage de ce saint
ici plus classique : les portraits des grands noms de la famille
là l’arrière grand-père à 5 ans
ici les petits-enfants héritiers du domaine… ah non pardon c’est Ma Mél, Frogita et votre serviteur…
Manquerait plus qu’une arrière arrière arrière (…) grand-mère vienne hanter les lieux… ah ben oui précisément, Thérèse de Saint-Clar a eu le mauvais goût de tromper son mari en pleine guerre de religion avec un protestant (la famille est catholique). Dans le temps pas de divorce à l’amiable avec une semaine sur deux les enfants, non, la Thérèse a finit sa vie dans une petite pièce du château transformée en cellule. A sa mort, elle y a été emmurée, et depuis, la Dame Blanche, c’est son petit nom de fantôme, se balade de temps à autre dans le château. Autant vous dire que les femmes de la famille Saint-Clar sont restées très très fidèles depuis. Tiens, voici l’entrée de la cellule de Dame Thérèse :
A Puymartin, vous tomberez aussi sur de petits bijoux comme ce cabinet mythologique du XVIIème dont les murs sont entièrement recouverts de peinture sur bois. D’ailleurs la salle est classée aux Monuments Historiques depuis 1977.
Infos pratiques :
> ne manquez pas la cellule de la Dame Blanche et le cabinet de mythologie
> d’autres photos du château de Puymartin ici
> faites la bise de ma part à Xavier
> site internet du château
Question hébergement, n’hésitez pas à chercher une location de vacances en Dordogne. Les demeures sont souvent magnifiques dans un paysage so greeeeen.
Le château fort : Fénelon
Lorsque vous arrivez aux pieds du château de Fénelon, vous vous sentez tout petit et très vulnérable. Vous êtes bien devant un château fort ! Datant du XIIème, les français et les anglais se le disputèrent pendant la guerre de 100 ans. Avec 3 enceintes fortifiées toujours debout et un système de défense évolué, Fénelon est sans conteste un superbe château qui a su gardé une belle authenticité. Evidemment un peu moins vivant quand la visite se fait seul avec des vitrines, mais la balade est agréable.
la petite anecdote sur ce canon : si vous regardez bien l’écusson a été gratté et c’est bien de l’arabe qui a été gravé par dessus; ce canon a eu une histoire manifestement agitée passant de main en main pour finir au château de Fénelon !
Infos pratiques :
> ne manquez pas le cabinet de curiosité et la vue sur la région
> inutile de tenter de prendre des photos des salles d’exposition : une voix sortie d’outre tombe vous rappellera à l’ordre (enfin essayez juste une fois, c’est rigolo)
> horaires et adresse
Le château fou : Biron
Là aussi une histoire de famille, celle de la famille Gontaut-Biron, qui depuis le XIIème siècle possédait le château. « Possédait » car outre le fait qu’à travers les siècles pas moins de 4 Gontaut-Biron perdirent la tête, décapités, les plus récents eux perdirent leur bourse et après avoir vendu les meubles ont fini par le céder au département. Ce château là est unique, c’est un véritable cours de l’histoire de l’art « live » : donjon du XIIème, chapelle à double étage, appartements Renaissance, cuisines voûtées qui ont fait sa renommée, salle des états (construite pour des états qui n’auront jamais lieu… ) chaque siècle entre le XIIème et le XVIIIème a laissé son emprunte. Mention spéciale pour la terrasse.
qui a dit que je ne faisais pas rire les filles ? Bon ok c’est Ma Mèl et en plus elle se fout surement de moi…
Infos pratiques :
> ne manquez pas le terrasse tout en haut et les grandes cuisines voûtées
>attention aux travaux en cours à l’intérieur du château
>horaires et adresse
Un jardin : celui d’Eyrignac
Ici pas de château qui a des siècles mais un jardin ! Alors oui les plantes n’ont pas 500 ans mais par contre cette tradition familiale de « jardinage » à la française, si. C’est la famille Sermadiras De Pouzols De Lile (oui tout ça) qui a les pouces verts depuis 22 générations, et l’héritier avec son père ont redonné depuis 50 ans ses lettres de noblesse à leur superbe jardin.
Perspective, bassin, fleurs, buissons, si vous aimez les jardins vous serez servi. Et quel plus bel endroit pour compter fleurette ?
D’ailleurs au jardin d’Eyrignac, on aime être de son temps : outre me mettre une pub en bas de chez moi à Paris, tous les lundis jusqu’au 19/08 à partir de 19h c’est pique-nique blanc dans une ambiance lounge et animée. Musique, bar d’été… tiens j’aurais bien organisé un apéro du jeudi là bas !
Infos pratiques :
> à ne pas manquer : la perspective du jardin devant le manoir Eyrignac, la roseraie, la petite chapelle familiale juste devant le manoir
> site internet des jardins du manoir d’Eyrignac
Un cloître : celui de Cadouin
Voilà un endroit où on n’a pas du souvent compter fleurette (quoique) : l’abbaye de Cadouin. Cadouin c’est un (autre) superbe témoignage de la vie médiévale en Périgord. Une église abbatiale du XIIème cistercienne, son architecture romane ne laisse aucun doute :
et un cloître entièrement rénové au XVème avec un style gothique qui ne peut laisser personne de marbre.
Ici ou là des visages sortis de la nuit des temps, des messages, des croyances… ces murs étaient le support de la foi (et de l’imagination) des moines qui parcouraient inlassablement ce cloître à la recherche de la spiritualité. Le seul moyen pour eux de s’échapper un peu de ces murs…
Infos pratiques :
>à ne pas louper : les chapiteaux richement décorés
> site internet
>une partie de l’abbaye a été transformé en auberge de jeunesse, une occasion unique de goûter au calme de Cadouin
Alors vous avez pas une envie subite de prendre votre voiture pour aller faire un tour dans le Périgord ? Si jamais il vous reste une once de scepticisme, le prochain article devrait achever de vous convaincre…
Chouette résumé de ta vie de chateau !
J’avoue avoir un faible pour les jardins d’Eyrignac et ses pique-nique blancs 🙂
Bref la région est top !
Belle semaine à toi 🙂
Merki 🙂 Je te reconnais bien là pour le petit set DJ dans les roses !
Voila le genre de voyage qui change de la plage et autres villes touristiques. Une véritable remontée dans le temps. C’est ce genre de promenades qui montre l’histoire de notre pays et comme quoi la France regorge de petits coins qui meritent d’être visité. Question: Lorsque l’on rentre dans un tel chateau, resent on des choses, comme si les lieux étaient encore habités ? et je parle pas de la dame blanche !